mercredi 14 octobre 2009

AUTOPSIE D'UN DERNIER QUILT

Pour accompagner mon panneau d’Automne ...

Je viens d’achever celui-ci qui pour une fois n’est pas une création personnelle.
C’est un modèle baptisé « Halloween », mais comme je n’affectionne pas particulièrement cette fête (ni aucune autre !), je préfère l’appeler « Jardin d’Automne » .

Je vous en présente quelques détails.


Le recto du fond en piécé. Un travail de courbes pas toujours évident pour qui connaît …

Côté Verso.
Ici le recto de l’arbre à appliquer (à gauche) et celui déjà appliqué (à droite)

Côté verso.
Si j’ai bien du mal à compter les points sur une grille de broderie parce que ma vue se dédouble, je m’estime très chanceuse de pouvoir encore appliquer à si petits points !
La pose du biais pour les barrières.

Et enfin, le matelassage.

Le modèle comportait une bordure de feuilles d’érables en piécé qui ressemblait trop à celle de mon précédent panneau, alors j’ai préféré ce tissu aux tons chauds, imprimé de cucurbitacées.
Pour la fainéante que je suis devenue, c’était bien suffisant !!!

vendredi 18 septembre 2009

POUR VIRGINIE

Ma fille a changé sa déco, alors j’ai eu une commande de coussins assortis. En voici les housses …

Celle-ci pour recouvrir un tabouret dont le dessus n’était plus très frais et qui en a déjà vu de toutes les couleurs.

Toutes deux faites dans le même tissu que ses doubles-rideaux … difficile à travailler !


Les deux suivantes inspirées d’un modèle vu sur un blog et faites de tissus achetés aux Etats-Unis complétés par des foulards de coton rapportés du Japon.



Et cette dernière, ludique et agréable à composer.

Aucune n’est matelassée, c’est voulu ...


vendredi 12 juin 2009

UNE JOURNEE A WAIKIKI

L’archipel d’Hawaii en général (à l’exception peut-être de Kau’i, plus lointaine et plus sauvage), et Oahu en particulier, n’ont rien à voir avec nos îles de la Société, Tuamotu ou autres Marquises. C’est l’Amérique ! Une Polynésie aseptisée où l’on a du mal à distinguer l’autochtone de l’Asio-Américain.
Waikiki, c’est une ville dans la ville, coincée à l’est entre le cratère d’un volcan éteint, le Diamond Head qu’on voit au fond, dont j’ai fait l’ascension (232 m seulement !) et le centre ville de Honolulu. Comme tout le monde, je ne connaissais son nom qu’en tant que plage. En fait ce ne sont que succession de plages, celle de Waikiki n’étant pas la plus grande, mais la plus en vogue. Pour la suite c'est ici :
http://la-bricole-globe-trotter.blogspot.fr/2009/06/archipel-dhawaii-mai-2009-jours-1-et-2.html

Je n’ai pas pu résister à vous parler de mon voyage, mais revenons à nos bouts de chiffons …

Je ne pars jamais aux USA sans m’être connectée sur
http://quilterstravelcompanion.com.

Sur ce site, état par état, on trouve tout ce qui concerne le patchwork en Amérique du Nord (Canada compris) : boutiques mais aussi expos. Je me suis donc comme toujours envolée avec quantité de « bonnes » adresses et une grande liste de fournitures et de tissus à acheter. Et comme d’habitude, nous nous arrêtons trop tard le soir pour en trouver d’ouvertes, et le matin dès 7 h nous sommes sur la route … Et oui, le décalage horaire dans ce sens-là a du bon, on ne perd pas de temps en grasses matinées !!!

Il n’y a donc que le dernier jour à Honolulu, sans voiture, que j’ai pu souffler et me consacrer à une visite des boutiques spécialisées. J’ai pris un bus local près de l’hôtel, pour me rendre à Waikiki. J’ai déjà planté le décor, alors vous savez que je suis dans LA ville près d’une immense plage, à la recherche d’une boutique de patch dont j’ai déjà l’adresse :

ANNE’S HAWAIIAN QUILTS
07 Lewers St. #808


située tout près de Kalakaua Avenue qui longe elle-même la plage. Les noms de rues ou de villes sont si épouvantables à retenir que j’ai cru finir dyslexique !
Pas de problème pour arriver jusqu’au 7 de la rue Lewers avec un plan du coin, mais dans cette rue, rien d’autre qu'une succession d'immeubles de bureaux. Pas de devantures de boutiques telles que nous les concevons chez nous. J’entrais dans l’immeuble au n° 7 où une plaque m’indiqua que je devais me rendre au 8ème niveau (7ème étage pour nous). Là-haut, des couloirs et enfin, en guise de porte, bureau n° 808, ça :

Cela ressemblait aux entrées des restaurants au Japon. En effet, Anne est d’origine japonaise et fait partie des 300 000 Nippo-Américains que compte Hawaii, deuxième plus importante communauté après celle de Californie, territoire beaucoup plus vaste et plus urbanisé que celui des îles. C’est dire la concentration de nippons dans l’archipel.

Je "poussais" les rideaux avec délicatesse et Anne me reçue fort chaleureusement dans ce minuscule bureau. Elle me proposa de revenir pour m’offrir, comme à toutes ses visiteuses, une leçon de Quilt Hawaiien, invitation que j’ai dû décliner puisque je quittais Honolulu le lendemain. Je lui ai acheté quelques gadgets pour le matelassage mais n’ai fait aucune folie de tissus les siens étant uniquement des unis.

Elle m’a expliqué que chaque motif des coussins exposés représentait l’une des 8 îles principales de l’archipel qui en compte 122.
Je la remerciais de me laisser photographier en outre deux de ses plus grands quilts :

Et ce très beau sampler que j’aime tout particulièrement et qui devrait plaire à beaucoup d’autres aussi.

J’avais déjà vu en Oregon un « magasin » perdu au fond des bois au milieu de nulle part pas même desservi par une route asphaltée, mais le coup de la boutique de patch dans un bureau au 7ème étage d’un building, on ne me l’avait encore jamais fait !


Pour finir la visite de Waikiki en patchwork, je vous offre pêle-mêle quelques photos prises à la sauvette, à la devanture de magasins sur la Kalakaua Avenue.

Comme vous pouvez le constater, la flore locale influence grandement la culture patchwork de la région. L’hibiscus qu’on voit partout mais aussi l’orchidée, l’héliconia et le plumeria (frangipanier).



Et pour finir, un quilt original fait de photos scannées, photographié à l’aéroport en repartant. Il n’a rien d’hawaiien excepté le nom de la compagnie aérienne qu’il représente et méritait une place dans ce reportage.

Remarquez qu’il y a tout de même un rappel du quilt traditionnel hawaiien dans chaque angle.





LE QUILT HAWAIIEN

Il y a quelques années, je vous avais présenté le Ti Fai Fai polynésien au travers d’une magnifique exposition vue à l’Hôtel de Ville de Papeete.
A revoir
ICI.

Quand je parlais de nos cousins hawaiiens, je ne croyais pas si bien dire puisque ce sont les Marquisiens qui sont venus de l’hémisphère sud pour peupler les premiers l’archipel d’Hawaii. En réalité, à l’époque où ces événements se sont passés, nous Français ignorions tout de ces îles lointaines que personne n’avait encore découvertes. Cela revient donc à dire que les ancêtres des Polynésiens sont les Gaulois !!!


Sur le coussin ainsi que sur la tenture de la photo suivante, voici l’emblème d’Hawaii : son drapeau. La représentation de l’Union Jack pourrait faire penser qu’à un moment de son histoire, l’Archipel fut sous le contrôle des Britanniques. En fait cet archipel des Iles Sandwich septentrionales, découvert par James Cook en 1778, un Britannique qui y laissa la vie, bien que très convoité par de multiples nations dont la France, fut une monarchie jusqu’à son entrée dans l’Union en 1959 pour devenir le 50ème état des USA. Il y eut néanmoins une période de transition puisque l’archipel fut annexé au territoire américain en 1898 avec le statut de territoire de Hawaii. C'est d'ailleurs le seul État américain à avoir été dirigé par un monarque et à disposer d'un palais royal.


Le quilt à pièces assemblées et sans doute l’art du matelassage furent introduits par les missionnaires après 1827. Mais ce qu’on retiendra d’Hawaii, ce sont ses merveilleux quilts appliqués, aux motifs symétriques très découpés et principalement bicolores.


Pour les Polynésiens reprendre un motif fait de papier découpé après avoir été plié en 4 ou en 8 selon les régions, porte malheur ; souvent il est détruit après avoir été utilisé.

Peu de styles peuvent prétendre faire autant d’effet que celui du quilt hawaiien grâce à cette diversité. Voici l’un des miens, resté inachevé, qui respecte les couleurs d’origine : le rouge et le blanc.

Les quilts sont offerts pour les mariages, les funérailles ou les déprts et impliquent un grand respect et une grande dévotion de la part du donneur. On les accroche dans la maison pour les fêtes.

Les Hawaiiens ont une charmante légende concernant l’origine de leurs quilts. Une femme ayant remarqué les jolies ombres portées par les feuilles d’un arbre sur le sol, en traça le contour sur un morceau d’étoffe qu’elle découpa pour le coudre sur un autre, créant ainsi le premier quilt hawaiien.


Il est certaines traditions pour le motif central : fleurs, fruits, animaux et histoires bibliques sont utilisés de manière stylisée.

Ici des feuilles, des fleurs, des ananas, des tortues.


Le motif de matelassage part traditionnellement du dessin central en simples vagues concentriques comme ici.

Les Hawaiiennes accordent une grande valeur à leurs quilts, élément vital d’une identité culturelle et personnelle. On en trouve partout :

Dans les magasins de patchwork (souvent ouverts de 10 h à 16 h, donc fermés quand je me « pose » dans une ville le soir au retour d’une longue journée sur la route).



Dans les musées. Celui-là (Hawaiian Cultural Center) aussi était fermé ce qui explique la mauvaise qualité des photos prises au travers d’une vitre … pas forcément propre.




A l’aéroport, cette belle et grande pièce ancienne prêtée par le Musée Lyman.

Dans le hall des hôtels.








Ou dans les couloirs menant aux chambres.








Et même dans notre chambre.

Dans un prochain article, je vous parlerai d’une drôle de boutique de Waikiki et vous montrerai aussi d’autres patchworks moins classiques mais tout aussi typiques du pays.