Aujourd’hui je vous convie à une escapade à l’autre bout du monde.
Après à peine moins de 24 heures de voyage et 12 heures de décalage horaire, je débarque à Faaa à 5 heures par une radieuse matinée d’octobre de l’année 2006. Accueil rituel fait de distribution de fleurs de tiaré au son du ukulélé. Partie pour un tour du globe qui allait durer cinq semaines et s’avérer coûteux, je décidais dès l’arrivée de ménager mes finances en évitant le superflu. A l’aéroport pas de navette pour se rendre en ville. Seulement des taxis, trop chers pour mon budget, ou pour les plus courageux, tout en haut, les bus locaux et les trucks reliant les différentes villes par l’unique route circulaire de l’île de Tahiti Nui. Avec la gentillesse naturelle des polynésiens, deux femmes assises sur un muret occupées à bavarder nonchalamment m’indiquèrent, en me tutoyant d’emblée, où attendre en précisant qu’il fallait faire signe au chauffeur qui ne s’arrêterait qu’à cette condition (pas d’abri bus). Un truck fit l’affaire. Dans cette sorte de camion coloré, bringuebalant, au moteur poussif, aux amortisseurs d’un autre âge, à tous vents, équipé de bancs latéraux et d’un banc central recouverts de toile cirée déchirée, charriant écoliers, et travailleurs du matin, mais aucun touriste, l’immersion fut immédiate et le dépaysement assuré ! Bonnes ou moins bonnes expériences, c’est le genre de souvenirs inoubliables qui pimentent mes voyages de globe trotter. Si je choisissais d’être transportée avec tout le confort et l’assistance fournis « clés en main » par un Tour Operator, je passerais à côté de l’essentiel. Et puis à Tahiti, on parle Français, donc aucun risque de gros désagréments.
Après à peine moins de 24 heures de voyage et 12 heures de décalage horaire, je débarque à Faaa à 5 heures par une radieuse matinée d’octobre de l’année 2006. Accueil rituel fait de distribution de fleurs de tiaré au son du ukulélé. Partie pour un tour du globe qui allait durer cinq semaines et s’avérer coûteux, je décidais dès l’arrivée de ménager mes finances en évitant le superflu. A l’aéroport pas de navette pour se rendre en ville. Seulement des taxis, trop chers pour mon budget, ou pour les plus courageux, tout en haut, les bus locaux et les trucks reliant les différentes villes par l’unique route circulaire de l’île de Tahiti Nui. Avec la gentillesse naturelle des polynésiens, deux femmes assises sur un muret occupées à bavarder nonchalamment m’indiquèrent, en me tutoyant d’emblée, où attendre en précisant qu’il fallait faire signe au chauffeur qui ne s’arrêterait qu’à cette condition (pas d’abri bus). Un truck fit l’affaire. Dans cette sorte de camion coloré, bringuebalant, au moteur poussif, aux amortisseurs d’un autre âge, à tous vents, équipé de bancs latéraux et d’un banc central recouverts de toile cirée déchirée, charriant écoliers, et travailleurs du matin, mais aucun touriste, l’immersion fut immédiate et le dépaysement assuré ! Bonnes ou moins bonnes expériences, c’est le genre de souvenirs inoubliables qui pimentent mes voyages de globe trotter. Si je choisissais d’être transportée avec tout le confort et l’assistance fournis « clés en main » par un Tour Operator, je passerais à côté de l’essentiel. Et puis à Tahiti, on parle Français, donc aucun risque de gros désagréments.
Par un heureux coup de chance, le truck me déposa avec mes bagages à proximité de l’hôtel que j’avais ciblé en plein centre de Papeete, tout près de l’incontournable marché …
MA CHAMBRE AU MANDARIN… à deux pas de la Mairie, cette très belle bâtisse à l’architecture coloniale qu’on voit derrière le truck.
Malgré près de 48 heures passées sans avoir trouvé le sommeil, les yeux fatigués et aveuglés par le soleil des tropiques, un éclair de lucidité me permit d’entrevoir une affiche annonçant une expo à l’Hôtel de Ville sur le thème de la mode en Polynésie du 19 au 21ème siècle, avec une salle entière réservée au « Ti Fai Fai » (prononcer tiféfé). Et par chance, c’était le dernier jour. Je déposais rapidement mes bagages dans ma chambre à l’Hôtel Mandarin, au lit justement recouvert d’un ti fai fai, histoire de me mettre l’eau à la bouche.
HOTEL DE VILLEAprès une douche à peine réparatrice, je n’avais plus qu’à traverser la rue pour me rendre à l’expo, exercice rendu possible malgré la fatigue grâce à une forte « motivation patchwork » !
Une Tahitienne très timide m’accueillit discrètement tout en poursuivant son ouvrage.
LE TI FAI FAIDans le ti fai fai de la Polynésie Française, on retrouve les motifs classiques de ses cousins hawaïens que les amateurs d’appliqué connaissent bien. Ils nous rappellent les découpages de notre enfance quand nous pliions un carré de papier en 4 , puis en huit pour y pratiquer des encoches, et qui une fois déplié, formait un motif régulier étoilé. C’est encore la manière utilisée pour la création de ces dessins. En voici un exemple simplifié pour qui ne connaît pas la technique. Il aidera à comprendre comment ont été réalisés les modèles de l’expo.
L’ANANASDe nombreux ouvrages étaient exposés. De très belles pièces classiques traditionnelles (Etoile de Bethléem, Ombre et Lumière, Jardin de Grand’Mère, etc.) et de plus récentes, plus Hawaïennes » comme ces ananas.
LES PHILODENDRONSOu ces feuilles vertes, sans doute des philodendrons.
LES ROSES
Ou encore ces roses rouges. Curieux motif alors que la rose n’est pas une fleur endémique sous ces latitudes. Peut-être celles d’une « métro » nostalgique ?
Ou encore ces roses rouges. Curieux motif alors que la rose n’est pas une fleur endémique sous ces latitudes. Peut-être celles d’une « métro » nostalgique ?
LES PERROQUETS
Ce motif utilisant plus de deux couleurs comme traditionnellement, est agrémenté de perroquets joliment brodés, de même que l’application.
Ce motif utilisant plus de deux couleurs comme traditionnellement, est agrémenté de perroquets joliment brodés, de même que l’application.
LES YOYOS
Et ce dernier, très coloré, auquel on a ajouté des « yoyos ». Comme on peut le remarquer sur toutes ces photos, contrairement aux Hawaïens superbement surpiqués d’un matelassage « en écho », aucun de ceux-ci ne l’est ; qu’il ait un motif de style hawaïen ou non, pas plus que les modèles plus anciens, piécés ou appliqués. Ils ne paraissent pas être molletonnés non plus ... peut-être à cause de la chaleur ambiante ...
Et ce dernier, très coloré, auquel on a ajouté des « yoyos ». Comme on peut le remarquer sur toutes ces photos, contrairement aux Hawaïens superbement surpiqués d’un matelassage « en écho », aucun de ceux-ci ne l’est ; qu’il ait un motif de style hawaïen ou non, pas plus que les modèles plus anciens, piécés ou appliqués. Ils ne paraissent pas être molletonnés non plus ... peut-être à cause de la chaleur ambiante ...
LA BRODEUSE
Plus personnalisés voici d’autres ouvrages de ti fai fai appliqués, plus colorés.
Cette femme dans son fauteuil, en train de coudre, entourée de fleurs de tiaré.
Plus personnalisés voici d’autres ouvrages de ti fai fai appliqués, plus colorés.
Cette femme dans son fauteuil, en train de coudre, entourée de fleurs de tiaré.
ADAM ET EVE
Cette scène biblique où le fruit défendu n’est pas la pomme, mais celui de l’arbre à pain, plus local, offert par l’Homme Blanc, prélude au métissage.
Cette scène biblique où le fruit défendu n’est pas la pomme, mais celui de l’arbre à pain, plus local, offert par l’Homme Blanc, prélude au métissage.
LA PERLE NOIRE
Par transparence, on devine quelques pièces en « appliqué inversé » rappelant vaguement les « molas » cousues par les Indiennes Kunas du Panama. A noter la représentation de la célèbre perle noire de Tahiti dans son huître-écrin, et la vahiné assise, inspirée de celle figurant sur les publicités pour la bière locale Hinano, à moins que ce soit celle de Paul Gauguin.
Par transparence, on devine quelques pièces en « appliqué inversé » rappelant vaguement les « molas » cousues par les Indiennes Kunas du Panama. A noter la représentation de la célèbre perle noire de Tahiti dans son huître-écrin, et la vahiné assise, inspirée de celle figurant sur les publicités pour la bière locale Hinano, à moins que ce soit celle de Paul Gauguin.
POLYNESIE
Et ce dernier ti fai fai « enguirlandé » de fleurs de tiaré, fait de douceur et de luminosité, deux richesses de la vie dans les îles du Pacifique.
Et ce dernier ti fai fai « enguirlandé » de fleurs de tiaré, fait de douceur et de luminosité, deux richesses de la vie dans les îles du Pacifique.
LA « ROBE MISSION »
Quand les premiers missionnaires débarquèrent sur les Iles, vers le milieu du 19ème siècle, tant en Polynésie qu’en Nouvelle-Calédonie et dans bien d’autres encore, ils découvrirent que les femmes indigènes vivaient quasiment nues. L’évangélisation commença en imposant le port d’une robe longue, ample, à grandes manches, qui cachait pudiquement les formes de ces magnifiques autochtones. C’était la « robe mission » dont sont toujours affublées quelques Polynésiennes mais surtout les femmes des tribus kanak. En voici un modèle récent conçu de morceaux de tissus assemblés, un véritable patchwork fait d’imprimés locaux (on entrevoit quelques fleurs d’hibiscus). En Polynésie, elle permet de dissimuler l’obésité, fléau qui touche une trop grande partie de la population locale à la dérive sous l’influence de la mal-bouffe à l’américaine. On ne retrouve pas cette surcharge pondérale en Nouvelle-Calédonie dans les tribus kanak, plus proches de la nature et respectueuses de leurs origines, mais elles subissent comme une provocation l’usage du string et du topless sur leurs plages. Les mêmes Blancs qui les ont recouverts s’octroient le droit de se dénuder sous leur nez …
On les comprend aisément !
Quand les premiers missionnaires débarquèrent sur les Iles, vers le milieu du 19ème siècle, tant en Polynésie qu’en Nouvelle-Calédonie et dans bien d’autres encore, ils découvrirent que les femmes indigènes vivaient quasiment nues. L’évangélisation commença en imposant le port d’une robe longue, ample, à grandes manches, qui cachait pudiquement les formes de ces magnifiques autochtones. C’était la « robe mission » dont sont toujours affublées quelques Polynésiennes mais surtout les femmes des tribus kanak. En voici un modèle récent conçu de morceaux de tissus assemblés, un véritable patchwork fait d’imprimés locaux (on entrevoit quelques fleurs d’hibiscus). En Polynésie, elle permet de dissimuler l’obésité, fléau qui touche une trop grande partie de la population locale à la dérive sous l’influence de la mal-bouffe à l’américaine. On ne retrouve pas cette surcharge pondérale en Nouvelle-Calédonie dans les tribus kanak, plus proches de la nature et respectueuses de leurs origines, mais elles subissent comme une provocation l’usage du string et du topless sur leurs plages. Les mêmes Blancs qui les ont recouverts s’octroient le droit de se dénuder sous leur nez …
On les comprend aisément !
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