
Comment fait-on un quilt ?
Combien de temps ça prend ?
Combien ça coûte ?
Où peut-on en acheter ?
Pour valoriser le « travail » de celles qui comme moi s’adonnent à ce passe-temps avec passion, et pour aussi répondre aux questions qui me sont fréquemment posées, voici quelques explications sur la façon dont nous procédons (version simplifiée).
En général, je crée tous mes modèles, ou m’inspire de plusieurs autres existants, mais jamais dans leur intégralité.
Les quatre premières étapes (création et préparation) sont celles que je préfère entre toutes … mais il ne faut pas vivre que de rêves, il faut les réaliser !!!
Les quatre premières étapes (création et préparation) sont celles que je préfère entre toutes … mais il ne faut pas vivre que de rêves, il faut les réaliser !!!
PREMIERE ETAPE : LE CHOIX DU MODELE
Il peut être inspiré par :
- des tissus qu’on vient d’acheter, ou ceux qu’on redécouvre dans ses multiples boites de rangement- un événement quelconque (naissance, cadeau, anniversaire, etc.)
- un moment de l’année (Noël, Pâques, Halloween, etc.)
- un modèle trouvé dans un livre spécialisé ou vu dans une exposition
- un besoin quelconque (un sac, des maniques, une veste, etc.)
- un moment de l’année (Noël, Pâques, Halloween, etc.)
- un modèle trouvé dans un livre spécialisé ou vu dans une exposition
- un besoin quelconque (un sac, des maniques, une veste, etc.)

DEUXIEME ETAPE : LE DESSIN DU MODELE ET DES BLOCS
On travaille souvent par « blocs » (carrés, généralement) qu’on va assembler les uns aux autres.Puis on réalise :
- Le dessin de l’ensemble et des blocs pour celles qui créent (… ou une simple ébauche pour qui comme moi ont mille idées en tête qui font évoluer l’ouvrage au fur et à mesure qu’il avance !)
- La reproduction de chaque bloc pour les autres, mais sans se fier complètement aux livres dont les gabarits ne sont pas toujours fiables et pour lesquels les dimensions ne correspondent pas toujours au résultat recherché. On se sert de papier quadrillé pour la technique du piécé (figures géométriques), ou de calque pour celle de l’appliqué (non géométrique). Ce sont les deux principales techniques.
- La reproduction de chaque bloc pour les autres, mais sans se fier complètement aux livres dont les gabarits ne sont pas toujours fiables et pour lesquels les dimensions ne correspondent pas toujours au résultat recherché. On se sert de papier quadrillé pour la technique du piécé (figures géométriques), ou de calque pour celle de l’appliqué (non géométrique). Ce sont les deux principales techniques.

TROISIEME ETAPE : LA PREPARATION DES GABARITS
Pour le piécé, les gabarits sont réalisés soit sur du rodhoïd (indéformable) si la pièce se répète souvent dans l’ouvrage, soit sur bristol quadrillé pour une pièce presque unique (plus économique).Pour l’appliqué, chaque pièce étant différente elle se fait sur du papier calque. Dans tous les cas, on ajoute 5 mm de couture.
Ici quelques exemples de gabarits en rhodoïd, en carton et en papier calque.
QUATRIEME ETAPE : LE CHOIX DES TISSUS
Une fois le modèle choisi et dessiné, les gabarits tracés aux bonnes dimensions, vient la tâche délicate du choix des tissus. Ils doivent tous être de la même matière (de préférence du coton) et de la même épaisseur.On peut se servir sur ses propres stocks ou se laisser aller dans un magasin spécialisé en tissus américains ou japonais. Mais aïe-aïe-aïe ! le porte-monnaie car les coups de cœur sont inévitables … et souvent pour de futurs ouvrages qui n’ont plus rien à voir avec le projet initial !
En patchwork, quand on est mordu, on voit toujours très loin … On a des projets pour plusieurs vies !

CINQUIEME ETAPE : LE LAVAGE DES TISSUS
Pourquoi ?
- Pour en ôter l'apprêt qui les rendent difficiles à travailler,
- Parce que le coton rétrécit,
- Parce qu'ils risquent de déteindre les uns sur les autres.
- Parce que le coton rétrécit,
- Parce qu'ils risquent de déteindre les uns sur les autres.
Personnellement, je les lave à la main tous indépendamment les uns des autres pour éliminer l’intrus. Cela arrive rarement avec des étoffes de belle qualité, mais mieux vaut savoir avant de se lancer. Maintenant, on trouve dans le commerce des produits qui empêchent les couleurs de se déposer les unes sur les autres. Je ne me prive pas de les utiliser pour le lavage ultérieur de mes quilts mais n’utiliserai jamais d’emblée un tissu qui « dégorge » (ce sont généralement les rouges, les violets et les noirs) Le repassage doit aussi être fait avant la coupe pour éviter la déformation des étoffes. Je repasse toujours les tissus immédiatement sans les laisser sécher pour empêcher toutes marques de froissage.
SIXIEME ETAPE : LA COUPE DES TISSUS
C'est un travail rigoureux !
- On pose son gabarit dessus
- On trace le contour (au crayon à papier sur du tissu clair, au crayon blanc sur du tissu foncé - là j’utilise un crayon effaçable au fer),
- On coupe méticuleusement sur le tracé (un millimètre par-ci, un millimètre par-là, et on rencontre les plus grosses difficultés pour ajuster parfaitement l’ensemble !)
Il existe différentes techniques de coupe (au ciseau, au cutter rotatif). Pour un ouvrage fait à la main, je préfère la coupe ici décrite.
Pour exemple, je vais maintenant prendre ce dessus de lit en piécé.
Ce quilt est composé de 85 blocs de 20 cm x 20 cm tous différents, eux mêmes composés de 20 pièces de tissus que l’on assemble avec tout autant de rigueur qu’on les a coupées.
Sur la photo suivante, j’ai « encadré » un bloc en rouge pour qu’on l’identifie parmi tous les autres.
Je ne sais plus au juste combien de temps la coupe du tissus a représenté, mais je me souviens que le montage d’un bloc me prenait près de deux heures. Il est vrai que je couds seulement le soir devant la télé, ça m’empêche de m’endormir devant le film, mais je lève tout de même le nez de temps à autre !
Faites le compte 85 blocs x 2 h ...



HUITIEME ETAPE : L’ASSEMBLAGE DES BLOCS
Maintenant il va falloir les assembler les uns aux autres. On travaille par bande, ici dans la diagonale. Vous pouvez suivre la bande en partant en haut à gauche de la photo et vous descendez jusqu’en bas à droite (indiqué en rouge). Puis on assemble les bandes les unes aux autres. Ce qui représente un fameux nombre d’heures aussi.

NEUVIEME ETAPE : LES BORDURES
C’est une sorte d’encadrement. Ici je n’ai cousu que deux bordures latérales faites chacune de 97 petites pièces triangulaires toutes différentes, le lit étant composé d’une tête et d’un pied. D’autres quilts sont entièrement bordés.
Beaucoup de temps passé encore à couper chaque pièce consciencieusement, et à les coudre ensemble tout aussi soigneusement.
Beaucoup de temps passé encore à couper chaque pièce consciencieusement, et à les coudre ensemble tout aussi soigneusement.

DIXIEME ETAPE : LA POSE DU MOLLETON
Pour donner du volume au quilt. Il se compose d’un matériau synthétique léger, d’une apparence ouateuse. A préférer aux autres pour sa rapidité de séchage. C’est du moins mon opinion.
On met l’ouvrage sur ce molleton légèrement plus grand, lui même posé sur une doublure de la même dimension en tissu identique (coton pour coton par exemple) et on faufile le tout pour que les trois épaisseurs tiennent ensemble. Toujours en partant du centre, dans les diagonales, puis dans les médianes et entre diagonales et médianes. Plus on faufilera serré plus le travail sera facile ensuite. Je mets environ 8 heures pour faufiler un dessus de lit … et pas devant la télé !

ONZIEME ETAPE : LE MATELASSAGE
Pour donner du relief et pour fixer ce sandwich « ouvrage-molleton-doublure » le quilt sera surpiqué à petits points (sur le modèle de la photo ci-dessous, sur le tracé blanc, à 5 mm du bord de chaque motif). Il est préférable d'utiliser un tambour à quilter (voir ICI) et là aussi de commencer par le centre en allant vers les bords de façon à ne pas déformer l’ouvrage.
Pour donner du relief et pour fixer ce sandwich « ouvrage-molleton-doublure » le quilt sera surpiqué à petits points (sur le modèle de la photo ci-dessous, sur le tracé blanc, à 5 mm du bord de chaque motif). Il est préférable d'utiliser un tambour à quilter (voir ICI) et là aussi de commencer par le centre en allant vers les bords de façon à ne pas déformer l’ouvrage.
La richesse d’un quilt est souvent dû à un matelassage bien exécuté (choix d’un joli motif, points réguliers, petits et nombreux).


DOUZIEME ETAPE : LES FINITIONS
On coupe l’excès de molleton et de doublure à la dimension finale du quilt et on borde le tout d’un biais.
La plupart du temps, je confectionne moi-même mon biais dans l’un des tissus de l’ouvrage pour qu’il s’accorde parfaitement avec l’ensemble.
La plupart du temps, je confectionne moi-même mon biais dans l’un des tissus de l’ouvrage pour qu’il s’accorde parfaitement avec l’ensemble.
Si quelqu’un ne connaît pas encore la façon d’obtenir un biais de grande longueur dans un minimum de tissu, faites-moi signe pour une prochaine leçon !
Je pense avoir ainsi répondu aux principales questions.
Vous savez désormais comment nous procédons.
Vous savez désormais comment nous procédons.
Pour ce qui est du temps passé à confectionner ce dessus de lit, en définitive je dirai « un certain temps ». Quand on aime, on ne compte pas !
Cher, le patchwork ? Sûrement ! En tous cas cher à nos yeux.
Pour reprendre l’exemple du dessus de lit aux 85 sapins, s’il fallait compter le temps consacré à :
-l'élaboration du projet (choix du modèle, dessins et recherche des tissus),
- le lavage, le repassage,
- la coupe très longue et fastidieuse des pièces,
- le montage des blocs (2 h x 85 = 170 h),
- l'assemblage des blocs en bande et bandes ensemble,
- la confection de la bordure après coupe des morceaux,
- le faufilage des trois épaisseurs du sandwich (8 h),
- le matelassage (plusieurs semaines voire plusieurs mois),- les finitions,
combien seriez-vous prêts à payer pour ce travail titanesque ?
Même en imaginant les heures payées au SMIG cela représente une somme considérable.
C’est pourquoi nos quilts ne sont généralement pas à vendre.
Alors si vous voulez vous offrir l’une des merveilles que vous pouvez voir sur le blog de mes amies, mieux vaut vous y mettre vous-mêmes … et sans tarder !
Mais attention, si le virus vous gagne, c’est pour la vie !!!