vendredi 26 septembre 2008

USA 2008, ETAT DE WASHINGTON (FORT WALLA-WALLA)


La vente de la Louisiane par la France aux Etats-Unis en 1803 provoqua un intérêt grandissant pour l’expansion du pays vers l’Océan Pacifique. Quelques semaines plus tard, le président Thomas Jefferson mandatait deux officiers pour explorer l’Ouest sauvage.

L’expédition devait permettre d’étudier les tribus amérindiennes, la flore, la faune et la géologie de ces contrées lointaines. La mission dirigée par M. Lewis, assisté de W. Clark consistait à trouver des fleuves navigables afin de développer le commerce vers le Pacifique qu’ils atteignirent un an et demi plus tard.

Alors que nous roulions vers l'Ouest, sur les traces des deux explorateurs, quand sur la carte, mon attention fut attirée par un nom magique : Walla-Walla. Je n’aurai su dire pourquoi. En tous cas, je n’ai pas regretté le détour.

Après Lewiston et Clarkston - deux villes à cheval sur la frontière Idaho/Washington ainsi baptisées en souvenir des explorateurs - dans un paysage devenu soudain aride, nous découvrions Walla-Walla et son fort abritant un musée illustrant la vie d’alors ...




Outre le quilt, avez-vous vu cette très belle taie d’oreiller brodée ?

Le camping-car de l'époque, avec un quilt "vol d'oies" sur le lit...


... et surtout ... une exposition itinérante de quilts anciens !

Le plus « jeune » a été cousu en 1940, presque tous les autres viennent du siècle précédent.
Je vous laisse admirer.

... ce nine-patch de 1920 ...

... celui-ci fait pour la paroisse dont les blocs portent plusieurs dates ...
toutes autour des années 1870/1880


... 1935 ...


... Ce smoking de 1885 fait de petits rubans cousus ...

... à la manière de ce quilt, sans doute du même auteur ...


... 1890 ...

... 1854, très bien conservé pour son âge ...

... le même en détail ...
... 1918, pour la Croix-Rouge ...


... 1927 ...

Ce "crazy" qui montre bien le côté utilitaire de l'objet, n'est pas si vieux (1898),
mais il a dû beaucoup servir ...

... ce log cabin de 1890 ...

... ce crazy de 1873 ...

... ce "jeune" de 1940 ...



... une date : mercredi 17 avril 1844 ...
A quoi correspondait-elle ?
La dernière aiguillée de fil qui servit à la confection du quilt ?
Le souvenir d'un évènement particulier ?


Si les quilts pouvaient parler, ils auraient sûrement beaucoup d'histoires à nous raconter ...

jeudi 25 septembre 2008

USA 2008, OREGON (CRATER LAKE ET COTE PACIFIQUE)

L’Oregon, je l’imaginais montagneux, couvert de forêts humides de résineux gigantesques jusqu’à une Côte Pacifique parsemée de ports de pêche aux quais encombrés de bruyants lions de mer paressant au soleil.

C’est partiellement vrai. Par contre, le centre de l’état, lui, est aride. Posées bien en ligne sur la plaine immense, ses montagnes sont les volcans de la Chaîne des Cascades, innombrables, pratiquement tous couverts de glaciers … attendant un prochain réveil explosif ! L’un des plus beaux étant au sud de l’état, le Mont Mazama empli d'eau avec en son centre une île. On le connaît mieux sous le nom de Crater Lake. Une merveille qu'il nous faut admirer pendant qu’il est encore tranquille …

Ce jour-là des incendies de forêts faisaient rage autour du Parc National. Seul un long détour nous permit de regagner le Pacifique, et entreprendre le « Circuit des Phares ».
Près de Pacific City se trouvait un magasin de patchwork. Nous avons suivi les indications, d’abord sur la route principale, puis sur une voie étroite à un seul flux, pour terminer sur un chemin gravillonné en pleine forêt !

Dans ce "magasin" y avait des quilts partout. Sur les murs, sur les plafonds. Difficile de prendre des photos dans ces conditions !




Un appliqué au point de feston, avec les phares de l’Oregon.




Tous ces modèles sont vendus en kit dans le magasin.

Encore des phares, imprimés sur tissu cette fois.

Au centre de ce « sampler », une sorte de rose des vents magnifiquement exécutée.

Pour la fin, j’ai gardé ce quilt un peu « vache » à photographier, parce qu’à cheval sur une cloison, et presque au plafond. On en voit néanmoins l’essentiel : trois mondaines en talons aiguilles, chapeau à fleurs et rouge à lèvres !


Le temps de déjeuner d’un sandwich, le parking était plein. Même au fin fond de la forêt, cette boutique est connue … et très bien fléchée.



mercredi 24 septembre 2008

USA 2008, OREGON (FORT CLATSOP, ASTORIA)

Au nord de l’Etat, nous retrouvons la Piste Lewis et Clark, sur sa dernière partie.
Ils avaient atteint leur but - ouvrir une voie vers le nord-ouest jusqu’à l’Océan en utilisant les voies navigables - leur aventure s'est arrêtée à Seaside, sur la côte du Pacifique, un peu en-dessous de l’embouchure de la Columbia.

La mauvaise saison approchant, il n’était pas question pour eux d’entamer immédiatement le voyage retour vers le Missouri d’où ils étaient partis.


Ils construisirent alors Fort Clatsop qui devint leur campement hivernal.
Une « log cabin » tout à fait satisfaisante ... compte tenu des rudes conditions dans lesquelles ils avaient vécu les 18 derniers mois.

Au centre d’interprétation du fort, un quilt rappelle le long périple de l’expédition.


mardi 23 septembre 2008

USA 2008, MICHIGAN et OHIO

MICHIGAN
Nous avons quitté les grandes terres du nord-ouest pour visiter ce qu’on appelle encore ici « la Nouvelle France » . C’est le nom qu’on donnait à l’immense territoire qui comprenait toutes les colonies françaises de l’Amérique du Nord, de l’embouchure du St-Laurent (Québec) jusqu’au delta du Mississipi (Louisiane). Actuellement à ma connaissance, seule la région des Grands Lacs porte encore ce nom.

OHIO

Notre précédent voyage aux USA (en mai) interrompu pour cause de tornades, nous laissait un goût d’inachevé.
Une étape principale manquait : Dayton, programmée pour l’intérêt que représentent pour nous les musées aéronautiques. Les chaînes de montage et les deux musées de Boeing dans la région de Seattle ne nous avaient pas rassasiés sans doute ...

Après une visite aux frères Wright, pionniers de l’aviation, nous découvrions le Musée de l’US Air Force… Ses trois hangars immenses et ses avions de guerre de tous les âges.

C'est une splendide collection pour amateurs du genre. Aucune propagande, on ressent seulement beaucoup de fierté de la part des bénévoles qui nous accueillent, tous d'anciens de l'USAF. J'ai discuté avec quelques vétérans. Quelle que soit leur guerre, ils sont tous persuadés avoir servi une noble cause et en sont fiers.

Je ne suis pas là pour juger, juste pour témoigner. Quelle que soit notre opinion sur la guerre et l’utilité d’un tel armement, on ne peut oublier que les Alliés, Américains et autres, ont joué un rôle important dans notre Histoire récente et que les forces aériennes de ces nations se sont montrées redoutables.

Une surprise de taille (au sens propre comme au figuré) m'attendait dans ce musée ...

Ici un formidable quilt à la gloire des bases de l’USAF dont voici quelques détails.

Ici un bloc Hawaiien et un bloc Mola




Plus loin, dans une autre salle d'exposition, des collégiens présentent leur vision de l'horreur des camps de concentration, exprimée en patchwork sur deux quilts.

Détail

Détail

lundi 22 septembre 2008

USA 2008, INDIANA

NAPPANEE (en pays Amish)

Quelle surprise que ces Amish de l’Indiana !
Rien à voir à l’austérité de ceux rencontrés en Pennsylvanie et au Tennessee. Pour revoir mon reportage de mai dernier, http://la-bricole.blogspot.com/2008/07/usa-2008-tennessee-en-pays-amish.html
Je n’ai vu que de coquettes maisons blanches, des pelouses agrémentées de parterres de fleurs magnifiquement entretenus. Et des fermes, blanches elles aussi. Toujours des éoliennes, et pas d’électricité ni de téléphone. Quand on sait ce que sont les paysages américains gâchés par des alignées de poteaux couverts de fils de transport, on ne peut que se réjouir.oujours les lessives de ces familles nombreuses, séchant au grand air.


Les hommes dans les champs interrompent leur travail pour vous faire un signe au passage. En ville, ils vous saluent avec courtoisie. Les femmes sont plus réservées, mais toujours souriantes.

Ils vendent eux-mêmes leurs produits : fruits, confitures, miel, ébénisterie, quilts, etc. Non pas dans des « magasins », mais dans une pièce aménagée spécialement dans leur habitation, ou une grange ou une maisonnette bâtie pour recevoir les « étrangers » que nous sommes. La Chambre de Commerce de Nappanee m’avait gentiment fourni un plan des environs avec les adresses où me rendre pour un réel contact avec la communauté Amish.
C’est ainsi qu’après la visite d’une énorme production familiale de quilts dans une grange, je me suis retrouvée invitée, dans la maison, à rencontrer sœurs et cousines en train de quilter une immense pièce sur un grand cadre fait pour travailler à plusieurs. Notre conversation a été très intéressante et a bien sûr tourné autour du patchwork.
Je me suis étonnée du fait que dans cette grange, je n’ai vu aucun quilt «Amish» au sens où nous l’entendons, mais de superbes pièces « fleuries ». Il me fut alors répondu :
« Ah ! mais les tissus unis et ternes, c’était bon dans le temps ! On ne fait plus cela maintenant. »
Je n’ai pas osé leur dire que nous, chez les Amish, on ne venait voir que des quilts « Amish », ceux du bon vieux temps !

Cela n’enlève rien à la beauté de leur travail magnifiquement exécuté.
Dans une autre maison, on nous a même invité à prendre le thé et les petits fours !
Pendant ce temps, notre hôtesse quiltait une petite pièce d’environ 50 x 50 cm. Quand je lui ai demandé si c’est elle qui avait confectionné tous les grands quilts en vente dans sa maison, elle m’a répondu que non. Qu’elle n’aurait pas assez de temps pour faire des courtepointes, parce qu’élever 6 enfants lui donnait déjà beaucoup de travail … et elle avait à peine 30 ans.
J’ai eu du mal à prendre des photos. On ne m’y a pas autorisé partout. Certaines ont été prises à la sauvette ce qui explique le flou puisque je n’ai pas utilisé le flash.





C’est la première fois que j’avais un réel contact avec ces gens, si loin de nous par leur mode de vie. J'étais comblée.

Les prochaines photos ont été faites dans une « grande surface » d’artisanat à Nappanee. Le magasin pour touristes pressés, déversés par cars entiers.


… toujours sans flash, donc les photos ne sont pas plus réussies !


Les vraies poupées Amish n’ont ni yeux, ni bouche, ni nez.


Voilà le seul quilt « Amish » que j’ai trouvé (caché partiellement par un vaisselier). C’était dans la boutique d’ « Amish Acres », une attraction destinée aux mêmes touristes pressés qui n’ont pas la journée à y passer. On leur montre un film, la reproduction de l’intérieur d’une maison Amish et on les dirige vers la boutique de souvenirs.

Comblés par nos échanges plus « directs » du matin, nous ne sommes passés que par cette dernière case où j’ai trouvé l’ustensile ci-dessous.

Cela s’appelle un « Pull-Push » .
Et ça sert à quoi, à votre avis ?
« Pull » voulant dire tirer, on utilise la partie crochetée pour tirer la grille brûlante du four. Vous aurez compris ce que veut dire « push » et ainsi à quoi sert l’encoche au bout … Ingénieux n’est-ce pas ? Et facile à faire ...


Et un joli t-shirt.ant de quitter Nappanee, je voudrais vous montrer quelques jardins décorés pour la Grande Fête d’Automne qui a lieu un peu partout aux USA la dernière semaine de septembre. Rien à voir avec Halloween, bien que cela puisse y faire penser sous certains aspects.